"L'habitat dans les années de la croissance", MobiBoom.L'explosion du design en France 1945-1975, Les arts décoratifs, Paris, 22 septembre 2010-2 janvier 2011, p. 30-47.

Publié le par Gérard Monnier

L'habitat dans les années de la croissance

Les destructions de la guerre, l'urbanisation, la croissance de l'industrie, la poussée démographique et la désuétude du parc immobilier ont créé en France à partir de 1945 les conditions d'une demande de logements qui n'a pas de précédent historique.
Depuis le Second Empire, la question de l'habitat de masse s'était imposée lentement comme la question majeure de toute politique sociale, pour laquelle le patronat, les philantropes, les politiques cherchaient  des solutions en ordre dispersé ; de leur côté, les professionnels, les architectes et les entrepreneurs, avaient formulé des offres longtemps centrées sur la nouvelle maison bourgeoise, celle qui convenait aux citoyens-propriétaires, dans les lotissements chics des périphéries urbaines ; de Viollet-le-Duc aux chefs de file de l'Art nouveau, la maison moderne devient le paradigme central d'une démarche à la fois architecturale et culturelle, qui associait la proposition d'une nouvelle valeur d'usage, les innovations technologiques et les données nouvelles du goût : celui de la vie en plein air, la rupture avec l'esthétique de l'historicisme saturé des générations antérieures, et les timides affirmations d'une autonomie personnelle. Avec une toute autre approche, depuis le Familistère de Godin à Guise jusqu'aux premières Habitations à Bon Marché, se précisaient les orientations de l'architecture du logement social ; un programme qui deviendra, après les opérations-manifestes de l'entre-deux guerres, à Lyon (quartier des Etats-Unis),à Drancy, à Villeurbanne, à Chatenay-Malabry, le centre de la pratique professionnelle des architectes entre 1945 et 1975.  Et c'est dans ce programme qu'est répudiée la cour intérieure de l'ilôt haussmannien , tandis qu'émergent des équipements de confort : ascenseur, chauffage central, fourniture d'eau chaude, vide-ordure, alimentation électrique des appareils de cuisson  .
Dans ce sens, cette période de la proto-modernité, qui s'étend sur deux phases de 1870 à 1914, puis de 1920 à 1940, est passionnante. Elle accumule en effet les strates d'idées, de représentations et de structures. Ainsi l'édition de nouvelles revues illustrées consacrées à l'habitation et à son décor, leur circulation internationale, la place de l'architecture domestique au Salon d'automne, vitrine de la modernité du goût des collectionneurs. Tournées dans un premier temps vers une élite, les démarches des architectes qui se préoccupent de la cuisine moderne font faire date. Les images des cuisines de la villa Savoye et de la villa Cavrois deviennent des références. Le Salon des arts ménagers, en ouvrant la voie aux industriels du machinisme domestique, devient une puissante machine à fabriquer l'opinion, à la préparer à faire entrer l'équipement du logis dans la consommation de masse. Entre les deux guerres, la transformation du statut de l'habitat parachève l'élargissement à venir vers l'accession d'un plus grand nombre à la propriété, que ce soit dans la forme du pavillonnaire (loi Loucheur) ou dans celle de l'immeuble en co-propriét, dont l'architecte  Auguste Bossu est le champion à Saint-Etienne dès 1929.
Une évolution essentielle est dans ce passage dans les villes du statut de locataire passif à celui de propriétaire concerné. Après 1950, le succès pour les couches populaires du mouvement des Castors, qui stimule et organise l'auto-construction de maisons individuelles, et la faveur des classes moyennes pour l'appartement dans un immeuble en co-propriété ont en commun de déplacer les intérêts et les savoirs : on oublie les attraits fondés sur la vision lointaine de l'édifice, sur l'apparence flatteuse de la façade et de son décor et sur le pittoresque convenu des pavillons de banlieue pour des valeurs concrètes et triviales : la distribution, les surfaces des pièces, la dimension de la cuisine, le revêtement des sols, le système de chauffage, l'équipement de la salle d'eau, la présence d'un balcon et d'un étendage du linge. Plusieurs de ces points font l'objet de débats (prendre ou non ses repas dans la cuisine), ou même de controverses plus ou moins violentes (le chauffage par le sol). Dans le cas de la vente sur plan, la lecture du descriptif et des plans est un passage obligé vers la décision. Dans ce sens, l'invention de l'appartement-témoin vise à maintenir ouvert, à côté de l'aridité des données documentaires, le chemin de la séduction, mais en centrant celle-ci sur l'espace domestique. Meublé et décoré de façon flatteuse, il est l'occasion de mettre en valeur le maître d'ouvrage, il fait l'objet de comptes-rendus dans la presse locale. Au Salon des Arts ménagers de 1961, l'appartement-témoin aménagé et meublé par Marcel Gascoin est un manifeste pour une organisation du rangement. Dans les parages des grandes villes, le village-expo, dans les années 1970, développera ce concept pour la diffusion des modèles du prêt-à-porter du pavillonnaire.
La mutation de la culture de l'habitat a un autre aspect : le "faites-le-vous même". Dès 1925 Auguste Perret avait formulé cette nouvelle limite à l'intervention de l'architecte, et donc ouvert la voie à l'action de l'habitant  :

                 « L’intérieur de l’appartement ? Nu. Aucun décor fixe. Rien que des proportions justes. C’est à l’habitant de décoreson logis ; et j’imagine que ce décor sera variable. Contempler sans répit les mêmes formes, c’est entendre quotidiennement le même poète. Il y a de quoi le rendre odieux. L’architecte moderne saura mieux respecter la personnalité de l’habitant »  .

    Bien avant de devenir depuis les années 1970 l'axe d'une contreculture militante (le do it your self), les procédures du bricolage domestique évolué sont des pratiques d'intégration aux modèles dominants (sur un modèle venu des Etas-Unis). Dès les années 1950, la réfection des peintures, la pose des papiers peints (qui reviennent en force) et des revêtements de sols, ainsi que les dispositifs les plus simples de rangement (rayonnages, étagères) sont l'objet de l'activité d'amateurs, qui forment une demande massive à l'origine de produits industriels spécialisés, d'un outillage sophistiqué et du développement d'un réseau de distribution ad-hoc. Cette culture domestique du "faites-le-vous même" anticipe et conditionne la production et la diffusion d'un mobilier en kit, impensable dans les années 1930 ; après une phase où elle est l'apanage des hommes, il est remarquable qu'elle tend à ignorer les limites des genres, les femmes y prenant une part de plus en plus grande.  La revue Arts Ménagers prend sa place dans la  promotion et la diffusion de ces pratiques  .
    Le rôle des architectes dans cette nouvelle culture de l'habitat est considérable. On l'a dit, l'élaboration des habitations, sous leurs différentes formes, est la tâche professionnelle centrale d'à peu près tous les architectes en activité pendant les années de la croissance. En questionnant surtout le programme principal, l'immeuble collectif, on retiendra ici des aspects précis : leur contribution au traitement de la lumière, et les différentes approches de la distribution des pièces, c'est à dire l'interprétation des usages dans le projet.  
    Dans l'élaboration des projets des immeubles d'habitation, les innovations typologiques se fixent sur des volumes le plus souvent détachés des parcellaires contraignants et des mitoyennetés ; les barres, les plots et les tours ont en commun des élévations sans coursives, et des circulations verticales disposées au cœur des volumes, quelquefois au prix d'ascenseurs nombreux. L'adoption, qui se généralise à partir de 1960, de systèmes constructifs avec refends porteurs permet des plans d'étage qui augmentent la prise de jour des pièces  ; on constate une luminosité conquérante, confortée par des percements généreux ou des parois vitrées du sol au plafond. Si Le Corbusier dans ses unités d'habitation module l'entrée de la lumière par des loggias profondes et des brise-soleil, la pleine ouverture est comme un mot d'ordre pour beaucoup d'architectes, au point de produire une surexposition de l'appartement, sans contrôle suffisant des rayons incidents de fin de journée, puisque les baies sont souvent dépourvues de persiennes. Il est remarquable que les représentations graphiques des appartements dans les publications aillent dans le même sens : elles se présentent souvent sous la forme d'images à la clarté absolue, que permettent le choix de dessins au trait, et la mise à l'écart des indications de clair-obscur et de contre-jour ; cette manière, cet effet de style artistique est fréquent chez les dessinateurs, et sa source est chez les architectes de la Sécession viennoise ; elle a été ensuite reprise, interprétée et diffusée par Mallet-Stevens et Le Corbusier. au point de devenir une composante visuelle de la modernité. Pour leur part, les photographes, lorsque leur pratique s'appuie sur des éclairages artificiels, proposent aussi des images d'une clarté complète, comme si l'appartement était un studio de prises de vues. Cette saturation des images par la lumière ne respecte pas les réalités : l'éclairage diurne est évidemment gradué par les parois et les cloisons, et l'équipement d'éclairage nocturne est souvent modeste.  On note la fréquence des appliques murales dans les représentations, appliques qui le plus souvent dissimulent la source de lumière, au profit d'une lumière incidente ponctuelle ; élégants motifs dans les images des salles de séjour, les appliques de Serge Mouille vont dans ce sens, avec des réflecteurs peints en noir, articulés sur des tiges et des supports pivotants (à partir de 1953). De la même façon les photos des pièces équipées de stores vénitiens, en grande faveur, ne montrent pas toujours leur rôle dans l'atténuation de la lumière naturelle, ce qui imposerait une prise de vue à contre-jour. On met surtout l'accent sur l'esthétique graphique des lamelles et sur la référence aux images des films américains. .Ill. 1

    L'élaboration des plans et les solutions retenues sont porteuses de plusieurs indications sur l'articulation du projet architectural avec les usages. Il est clair que la contrainte des surfaces réduites est une donnée incontournable ;  un des effets est d'interdire les formules esthétiques  qui étaient celle des vastes appartements haussmanniens, comme l'enfilade des pièces de réception, axées et symétriques, associée à une hiérarchie entre les pièces nobles sur rue et les pièces de service, sur cour. La mise au point idéale des plans symétriques du logement avait été autrefois une des bases de l'enseignement rationnel de l'architecture ; ce principe modelait encore bien des plans entre les deux guerres. Après 1945, ce sont de toutes autres solutions qui s'imposent, et qui ont en commun de prendre en compte à la fois les activités concrètes et les nouvelles implications techniques des équipement sanitaires et de confort.  
    A l'origine, sous l'effet de prescriptions d'inspiration hygiéniste, les pièces de service (cuisine-salle d'eau-wc), sont ouvertes par des baies (règlement de 1884, précisé à Paris en 1902), et disposées sur la face arrière du bâtiment. Consacrée dans les plans d'HBM des années trente, cette distribution est longtemps maintenue : ces pièces humides sont proches de l'entrée, qui commande l'accès aux pièces d'habitation, salle à manger et chambres ; les surfaces de celles-ci sont peu différentes, et elles ont une affectation interchangeable.Ill. 2- 3 - 4
 
    Tout change à partir des années cinquante. Notons ici que l'existence de bâtiments expérimentaux prend alors tout son sens, même si leurs propositions ne sont que partiellement retenues. Les unités d'habitation de Le Corbusier ont des appartements en duplex, des salles de séjour à double hauteur : ces solutions resteront exceptionnelles. Par contre d'autres choix montrent la voie  : l'Unité d'habitation est de grande épaisseur (de l'ordre de 20 m.), les pièces d'habitation ont des surfaces et des volumes très différenciés, et les pièces humides, dépourvues d'une prise de jour, sont placées dans la partie médiane, avec ventilation mécanique.
    Combinée avec des refends porteurs, qui favorisent une plus grande épaisseur du bâtiment, le recours à la ventilation des pièces humides, sans prise de jour, est admise par les réglements de construction en 1955, et la ventilation mécanique contrôlée (VMC) par ceux de 1969. Les plans des appartements sont dès lors engagés dans une évolution substantielle : si la cuisine, prolongée par une loggia, reste proche de l'entrée, le bloc-eau, qui réunit salle d'eau et w-c, s'en sépare, et engage la différenciation des pièces : la salle de séjour et le coin repas d'une part, et de l'autre les chambres et le bloc-eau ; c'est le partage en deux zones, qui correspondent aux usages du binôme jour/nuit  . Ill. 5. 

    De cette partition découlent plusieurs aspects. D'abord une distinction accentuée des surfaces : l'accent est mis sur la salle de séjour, au détriment des chambres ; une distinction que vient conforter l'installation du récepteur de télévision, longtemps unique, dans la salle de séjour.  Suivent toutes sortes de mise au point : la loggia-séchoir, une innovation des années trente, tend à disparaître sous l'effet de la VMC au profit d'un séchoir fermé. Si l'accès à la cuisine est le plus direct possible, le choix reste entre une entrée indépendante et une entrée dans la salle de séjour, entre l'accès aux différents pièces par la salle de séjour ou par un embryon de couloir. Des formules intermédiaires tentent de ménager une bonne fluidité par des espaces de circulation ouverts et continus, séparées du séjour par des rangements. Ill. 6.

 

    L'emplacement des repas est un autre choix important ; alors que les HBM parisiens de l'entre-deux-guerres le disposait dans la salle à manger, la question se pose dans les années 1950 et suivantes en d'autres termes : sous l'effet d'une part de la rationalisation de la cuisine comme espace du travail de la femme, avec un équipement croissant et encombrant, et sous l'effet d'autre part de la promotion de la salle de séjour, et de sa capacité à réunir la famille.  La cuisine fonctionnelle, où s'accumulent à partir des années soixante les instruments du machinisme domestique, est trop exigue : le coin-repas prend place dans le séjour. 
    On ne revient pas ici sur les analyses de la modernisation de la cuisine et sur ses implications sur la place de la femme dans l'espace domestique. Le modèle est issu de l'entre-deux-guerres, et il conduit à fixer dans la cuisine de l'appartement une partie importante des efforts de rationalisation et de confort. Aussi bien dans les organismes du logement social que chez les promoteurs, on constate nulle trace d'une solution alternative : on n'adopte nulle part l'équipement d'espaces de service dans l'immeuble (lavage et séchage du linge, équipement frigorifique), pour un usage partagé. La fourniture de l'ensemble des matériels est encore timide et le choix paresseux est dans un prè-équipement de la cuisine par la juxtaposition de meubles de rangement et de branchements en attente (eau, gaz, électricité), qui complètent le poste d'eau et l'évier.
    Le rangement : après les médiocres solutions des années cinquante, l'architecte s'empare de la question, et organise les équipements fixes correspondants : placards dans l'entrée, dans les passages, dans les chambres, équipés de portes, battantes le plus souvent ou coulissantes. On n'entrera pas ici dans le détail de la démarche. Il suffit de mentionner son importance croissante, en nombre et en volume, dans l'agencement du plan de l'appartement. Insistons sur son aboutissement esthétique : cet équipement intégré est à la fois présent / absent  ; tout se passe comme si l'idéal de l'interprétation du rangement était dans son effacement : portes affleurantes, poignées discrètes, habillage ou peinture dans la continuité des parois, puisque,  comme d'ailleurs pour tous les ouvrants, les portes industrielles isoplanes ne montrent ni jambages ni cadres ni traverses. Le contraste de cette esthétique de l'effacement est complet avec les meubles de rangement du séjour, fréquemment de type modulaire, qui présentent des combinaisons insistantes de volumes inscrits dans une trame orthogonale évidente. Les déclinaisons de l'angle droit sont dominantes.   Ill. 7.

    Plus généralement dans les années soixante l'architecte consacre de plus en plus d'efforts dans l'élaboration du projet au contrôle du second œuvre et des matériaux de finition ; il entend faire jouer à ceux-ci un rôle dans la qualification esthétique des lieux ; les dispositifs de chauffage, une fois généralisé le chauffage central à eau chaude, entrent dans une phase de plus grande discrétion : radiateurs en acier et non plus en fonte, suspendus et non plus posés, canalisations encastrées. Il en est de même pour les conduits électriques, noyés dans la maçonnerie des murs, interrupteurs affleurants. Il est très chic de faire le choix ergonomique de poser ces interrupteurs en partie basse, à hauteur de la main, bras baissé. Le point lumineux au plafond tend à disparaître, remplacé par des prises commandées. Sur les parois, une peinture mate se substitue aux papiers peints. Dans le même souci de qualifier l'esthétique du logis par le second œuvre, des inclusions de matériaux nobles distinguent les pièces à vivre des pièces techniques : briques de parement pour encadrer le foyer des (rares) cheminées, bois vernis pour les corniches et les joues qui habillent les piliers et pour les doubles tablettes à hauteur d'appui, qui contribuent à mettre une distance (nécessaire) avec le vitrage sol-plafond dans les appartements du village Mouchotte, à Paris-Montparnasse (1964-1967, J. Dubuissson arch.). Le bois vernis qualifie aussi les parties communes, les halls d'entrée. Des faux-plafonds varient la hauteur libre disponible, dissimulent les gaines de ventilation.
    Au terme des années de la croissance, les résultats sont tangibles : les architectes et les promoteurs ont travaillé, à normes constantes, à l'élaboration d'un appartement plus perfectionné. A l'avancée esthétique, répondent des retards techniques : dans ces temps d'énergie bon marché, l'isolation est balbutiante, ignore les doubles-vitrages. Les canalisations pour le téléphone et pour le câble d'antenne ne sont pas fréquentes avant les années soixante-dix.  L'horizon d'attente porte sur le quantitatif, sur la "pièce en plus", qui devient un mot d'ordre, et sur l'insertion dans un projet urbain, qui est en panne ; voici le grain à moudre pour les acteurs de la phase suivante.   

Gérard Monnier

 

 

Légendes des illustrations.


Ill  1 – L'éclairage artificiel pour la prise de vue métamorphose l'image ; dans ces conditions, le store vénitien ne peut participer pas à la qualité de la lumière. Par ailleurs le semblant de cloisonnement par des supports
D'après Arts Ménagers, nº 57 – septembre 1957, p. 39.,

 

Ill. 2 – Une solution rudimentaire. Dans un bâtiment peu épais (9,50 m), l'escalier dessert deux appartements de 3 pièces ; les pièces humides des deux appartements sont réunies de part d'autre de la paroi séparative. La salle d'eau – douche et lavabo - commande l'entrée dans la cuisine. Deux placards, dont le linéaire ne dépasse pas 2 m. Les circulations sont réduites, et la salle de séjour commande l'accès à une chambre.
Maçonnerie de murs porteurs en parpaings de béton, parement de gravillons lavés, planchers à hourdis.
Ensemble de 376 logements, Villejuif, Office central Interprofessionnel du Logement (OCIL), début des années 1950, A-G Heaume et A. Persitz, arch.
D'après RAMBERT Charles, L'habitat collectif, Vincent Fréal et Cie Editeurs, Paris, 1956, p. 126
 
Ill. 3 – Un plan amélioré. Plan d'un appartement de 3 pièces. Encore réunies, les pièces humides –cuisine-salle d'eau- WC – sont associées à une loggia-séchoir. ; la cuisine est de plus grande dimension. Les placards, plus nombreux, sont intégrés aux pièces, et restent d'un volume médiocre. Le séjour et les chambres, dans un bâtiment peu épais (9 m), sont alignés au sud.
Ossature de piliers et de planchers, remplissage en béton, parement en pierre reconstituée.
Ensemble de 115 logements, Groupe d'HLM du Stade, Chambéry, début des années 1950, MO Office d'HLM, L. Chappis, M. Fournier, R. Berthe, Ch. Pierron arch.
D'après RAMBERT Charles, L'habitat collectif, Vincent Fréal et Cie Editeurs, Paris, 1956, p. 56
 
Ill. 4 – Un plan de maison individuelle. Plan de l'étage. Le rassemblement des pièces humides est identique au groupement constaté dans les appartements des petits collectifs de l'opération. La salle d'eau et la cuisine communiquent. La construction à ossature permet une dilatation plus forte de la salle de séjour, qui absorbe l'entrée et les circulations.
Construction à ossature et remplissage pour les parois, l'étage sur pilotis surplombe le rez-de- chaussée.
Ensemble de logements pour le personnel de la Régie Nationale des Usines Renault, à Elisabethvillle, 1951-1953, B. Zehrfuss arch.
D'après RAMBERT Charles, L'habitat collectif, Vincent Fréal et Cie Editeurs, Paris, 1956, p. 103

 

ll. 5 – Une distribution évoluée. Dans un immeuble-plot (quatre appartements et un studio par étage), plan d'un appartement d'angle. La salle de bains est séparée, la dilatation du séjour incorpore l'accès aux chambres ; la recherche d'unité du plan est accentuée par des ouvrants intérieurs coulissants. Les vitrages sol-plafond couvrent 80 % de la paroi extérieure.
Vide-ordure sur le palier.
Murs de refends porteurs et dalles de plancher.
Ensemble de 261 logements les Buffets, Fontenay-aux-Roses, 1957-1959, MO SCIC, G. Lagneau, M. Weill, J. Dimitrijevic, J. Perrottet arch.    
D'après BESSET  Maurice, Nouvelle architecture française, Editions Arthur Niggli SA, Teufen (Suisse), 1967, p. 65.

 

ll. 6 – Un appartement traversant typique.. Plan d'un étage ; le palier dessert un studio et deux appartements de quatre pièces. Les refends permettent un "pan de verre" complet, du sol au plafond, et l'épaisseur du bâtiment (15 m) conduit à bien séparer les zones jour/nuit, tout en maintenant juxtaposées les pièces humides ; la VMC autorise un séchoir séparé, les conduites sont dissimulées par un faux-plafond qui abaisse la hauteur libre dans les circulations. Les rangements intégrés ont un volume important :  cuisine équipée de rangements hauts et bas, placards dans les chambres et l'entrée, pièce obscure au centre.
Murs de refends porteurs, panneaux de façade aluminium et verre, VMC, chauffage par le sol.
Ensemble de 753 logements, rue Commandant-Mouchotte, Paris, XIV ème, MO COFIMEG et GFF, 1959-1964,  J. Dubuisson arch.
D'après le dossier du projet Opération Maine-Montparnasse II. Logements, descriptif et plans.


ll. 7 – Un aboutissement. Dans cet appartement,  la distribution dispose les pièces humides en deux pôles , la cuisine  - espace servant du séjour – et la salle de bains-salle d'eau, au contact des chambres. Les vitrages, intégrés en partie à la "facade épaisse" (loggia du séjour), sont moins abondants. La circulation permet des itinéraires diversifiés, les volumes de rangement évoluent, s'écartent du modèle du placard.
Ensemble de 300 logements, La Noiseraie, Noisy-le-Grand (Marne la Vallée),  MO Foyer du Fonctionnaire et de la Famille, 1975-1980, H. Ciriani arch.
D'après LEGER Jean-Michel, Derniers domiciles connus. Enquête sur les nouveaux logements 1970-1990, Paris,  Créaphis, 1990, p. 97.


Indications bibliographiques


BESSET  Maurice, Nouvelle architecture française, Editions Arthur Niggli SA, Teufen (Suisse), 1967.
GUILLOT Xavier (Dir.) Habiter la modernité, Publications de l'Université de Saint-Etienne, Saint-Etienne, 2006.
LEGER Jean-Michel, Derniers domiciles connus. Enquête sur les nouveaux logements 1970-1990, Paris,  Créaphis, 1990.
MOLEY Christian, L'innovation architecturale dans la production du logement social (1972-1978), Paris, Plan construction, 1979.
MONNIER Gérard, L'architecture moderne en France, tome III, De la croissance à la compétition, Editions Picard, Paris, 200o

Publié dans Publications & travaux

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